Le Hall. Une immense pièce décorée de toutes parts de choses plus étonnantes les unes que les autres, formant un mélange étrange et merveilleux qui faisait tout le charme de la pièce. C'était sans doute la salle la plus vaste du pensionnat, celle où avaient lieu les grands rassemblements en touts genres.
Près d'un magnifique vase bleu avait été posée une poupée. Elle était adossée au vase, ses vêtements et ses cheveux s'harmonisant avex celui-ci. Non, attendez, ce n'était pas une poupée...
Aoki était assise là, le dos contre le vase, la tête en l'air. Le regard rêveur, autant qu'il pouvait l'être, elle scrutait le haut plafond. Peut-être cherchait-elle mainte fissure afin de s'y rendre ? Mais elle ne bougea pas. Elle qui était si énergique d'habitude...
Depuis combien de temps était-elle là, sans bouger, ressemblant tellement à une poupée inanimée ? Peut-être depuis une éternité. Peut-être depuis seulement quelques longues secondes qui ont paru interminables. Je ne saurais le dire. Peut-être qu'elle avait seulement un coup de blues... Autant qu'un cyborg peut avoir un coup de blues.

« Sleep, priestess lie in peace... »

Le silence était plat, presque anormal dans un pensionnat. Et seul le bruit lointain du vent extérieur venait rompre ce moment de calme, aussi le léger chant qu'entonna Aoki emplit rapidement la salle, bien que très léger. Une si petite voix avait totalement brisé le lourd silence qu'il y avait quelques instants plutôt.

« Sleep, priestess lie in peace... »

C'était une douce mélodie. Sans doute une berceuse. Lente, douce, oui, sans doute endormante. Mais la mélodie était vraiment étrange, elle avait quelque chose qui vous intriguait, quelque chose qui vous donnait envie d'écouter, d'entendre la suite.

« If you cry the boat you'll ride
The last trip for the other side »

Cette mélodie... Plus on l'écoutait, et plus elle devenait étrange. Elle avait même un côté effrayant. Sa mélodie faisait froid dans le dos. Etait-ce vraiment une berceuse ? L'enfant qui entend ça avant de dormir fera des cauchemars... De l'autre côté... Est-ce que c'était tout simplement...?

« Once you get there, scared marks you'll bear
They shall be peeled off, should you fail to lie still. »

L'androïde se tut à la fin du premier couplet de la chanson. Le silence retomba. Non, il revint. Il se replaca à son ancienne position, envahissant la salle de sa morosité. Le silence peut-il se mouvoir ? Mais y a-t-il seulement une réponse à cette question ? Le silence va, le silence vient, il s'installe, pèse, parfois il gêne, parfois il aide, mais dans tous les cas, il est plus fragile qu'une sculpture de cristal. Des pas retentirent dans le couloir, et un surveillant traversa rapidement le hall, emplissant la salle du claquement régulier de ses pas. Puis le silence emplit à nouveau le Hall.

Aoki se leva. Sans un bruit, elle se laissa glisser jusqu'au sol, et, longeant le mur, elle se dirigea vers la fenêtre la plus proche avant de grimper rapidement sur la bordure. Mais impossible d'ouvrir la fenêtre. Dehors, il faisait beau, et le silence du hall semblait irréel.
L'androïde grimpa au-dessus de la porte principale et s'y suspendit pour atteindre la poignée.
La porte s'ouvrit, dans un grand bruit qui rompit fit fuir le silence loin à l'extérieur. Il était évident que ce n'était pas Aoki qui venait d'ouvrir la porte, car elle était toujours suspendue à son fil, à une trentaine de centimètres de la poignée. C'était quelqu'un d'autre.
La mini-cyborg se retrouva donc nez-à-nez avec une jeune fille, et, surprise, remonta sur son perchoir par réflexe. Elle remarqua alors les oreilles de chat de chaque côté de sa tête. Cette fille devait sans doute venir du pensionnat, mais Aoki était certaine de ne l'avoir jamais vue. Elle se re-suspendit donc à son fil pour se mettre à sa hauteur.

« Tu viens du pensionnat ? C'est bizarre, je ne t'ai jamais vue. »

Puis, oubliant son conflit (enfin, conflit...) avec le silence, elle lui lança un grand sourire, comme à son habitude.

« Non, je viens d'arriver... Je suis où ? »

Sur cette réplique, la neko afficha un sourire qui laissa paraître ses dents qui ressemblaient fortement à celles d'un chat. Aoki sourit et allait répondre lorsqu'elle remarqua une ombre derrière la jeune fille. Il y avait quelqu'un d'autre. Un jeune homme apparemment. Décidément, c'était un rassemblement !

« Tiens, quelqu'un d'autre ? Toi aussi tu viens d'arriver ? »

La petite cyborg l'observa un instant, d'un regard léger qui ne manquait aucun détail, observa de la même manière la neko, et, se balançant toujours sur son fil en souriant, reprit la parole, surtout en direction de la jeune fille car c'était elle qui avait posé la question.

« Ici, c'est le pensionnat Shinichi. C'est un pensionnat pour les personnes qui sont, disons, "différentes", peut-être même pas totalement humaines, et si tu es arrivée jusqu'ici, que tu as vu le pensionnat, c'est parce que tu fais partie de cette catégorie. »

Elle se tut après sa tirade (durant laquelle elle avait mimé les guillemets) et se tourna vers le jeune homme. Elle lui sourit, avant de se retourner vers la jeune fille. Elle en avait un peu marre d'être suspendue à la porte, ça rendait les choses encore plus bizarres. (Quoique, dans Shinichi, si jamais vous trouver quelque chose de soi-disant normal, vous me prévenez, hein ~) Non pas qu'elle se fatiguait mais être suspendue dans le vide sans bouger n'était pas vraiment son fort. Mais il n'y avait pas d'étagère ou d'endroit sur lequel elle pouvait se poser à peu près au niveau de la tailles des deux personnages...

« Hm, tu permets ? »

Aoki était souvent insouciante, extravertie voire sans-gêne, et sans même demander son reste, elle se balança un peu plus fort et décrocha son fil. Elle fit un léger vol plané pour atterrir, mine de rien, sur l'épaule de la neko, et tout en restant légèrement sur ses gardes au cas où elle ne l'accepterait pas, elle s'assit.

« Excuse-moi, mais rester suspendue à un fil trop longtemps n'est pas vraiment ma position préférée...! Enfin. Au fait, tu t'appel... enfin, vous deux, quels sont vos noms ? »

Elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas présentée. Sous l'excitation de rencontrer de nouvelles têtes, elle avait oublié. Elle soupira en se disant qu'elle était bien sotte.

« Je suis Aoki, donc. »

Donc, la jeune Neko s'appelait Popi. Ce n'était pas un nom courant, et il ne semblait pas non plus être japonais. Aoki sourit en guise de remerciement lorsque Popi complimenta son prénom. Aoki... D'où lui venait son prénom ? L'androïde se souvenait ne pas avoir de prénom au début, lors de son "premier réveil". Et puis un jour, Yuu avait proposé de l'appeler Aoki, et sans vraiment réfléchir, elle avait accepté. Elle n'avait pas vraiment développé son caractère et ses goûts à ce moment-là. Elle manquait surtout de connaissances.
Mais finalement, Aoki était un prénom qu'elle aimait. Du laurier japonais ...

« Heu... Tu a dis qu'il n'y a ici que des personnes différentes. Moi je suis une neko. Tu es quoi toi ? »

Neko. L'androïde avait donc vu juste. Enfin, que peut-on être d'autre à part un neko quand on a des oreilles pointues et une queue velue ?
Elle se souvint alors qu'un jour, un personnage étrange et intrigué qui l'avait vue se promener dehors lui avait posé la même question. Mais de manière un peu différente. Devait-elle répondre ? La question n'était-elle pas un peu directe ?
Avant qu'Aoki ait pu répondre, elle se sentit tomber. Surprise, elle sursauta, et voyant le dos d'un chat sous elle, essaya d'y atterrir sans de trop de dommages ni pour l'une, ni pour l'autre. Elle essaya de s'y mettre à califourchon, mais Popi fit un léger mouvement qui lui fit perdre l'équilibre. Elle allait se réceptionner sur les mains mais une main justement, la ratrappa avant qu'elle ne tombe. Surprise, elle se redressa et vit que c'était le jeune homme qui l'avait rattrappée au vol. Elle lui sourit.

« Merci ! »

Aoki aurait voulu mieux l'observer, mais il portait de grandes lunettes noires... même s'ils étaient à l'intérieur du hall.
L'androïde se retourna donc et sauta habilement de sa main pour atterrir sur le sol dallé, sans un bruit. Puis elle fit quelques pas vers la Neko et se posta devant elle. Maintenant qu'elle était un chat, Aoki faisait presque sa hauteur ! Elle allait dire quelque chose, mais une autre idée traversa son esprit. Elle laissa échapper un petit rire en demandant à Popi de ne pas bouger. Puis elle s'accrocha à ses poils et se hissa sur son dos. Puis elle se mit franchement à rire.

« Excuse-moi, Popi, si j'agis bizarrement hein ! Hum. Pour info, je suis une androïde, un genre de robot qui agis plus ou moins comme quelqu'un de normal. Enfin, ma touuuuute petite taille m'empêche un peu (beaucoup ?) de vivre parmi les gens et de faire comme tout le monde, tu vois. »

Aoki resta un instant sur le dos blanc de Popi, mais elle redescendit vite, de peur de la déranger. Puis elle s'assit par terre, mine de rien. Elle respira un bon coup pour passer les restes de son fou rire.

« Bon, d'accord, j'arrête. Excusez mon excitation, hein. »

Spoiler:

Popi reprit sa version humaine et bafouilla que c'etait de mauvaises habitudes et qu'elle s'en excusait. Aoki ne repondit rien meme si au fond d'elle-meme elle trouvait ca amusant. Mais Popi avait l'ai genee alors elle tint sa langue souvent bien trop pendue.
Asaga Uryu ? C'etait pas un nom courant. Aoki n'en avait jamais enendu de tel.
Le personnage sembla s'interesser a Aoki. Il la regarda un moment, je diris meme qu'il etait intrigue peut-etre meme etonne de voir une fillette si petite. Celle ci sourit. Elle n'avait pes encore tout a fait l'habitude qu'on l'observe de la sorte, mais elle prenait les choses comme elles passaient, n'est-ce pas. L'androide se releva tranquillement et fit face aux deux nouvelles recrues, pour ce qu'il semblait en etre.

Weeeeeeeeeell. Alors vous etes tous les deux nouveaux hein ? Peut-etre je peux vous aider en vous montrant les lieux ? Bonne idee nan ? Enfin si vous voulez, a moins que vous preferiez vous amuser a visiter par vous meme... Faites gaffe ce pensionnat, c'est comme la maison Winchester. Y'a des portes a n'en plus finir et des escaliers qui menent nulle part !
... Bon d'accord, j'vais pas vous effrayer plus que ca hein.

Aoki rit legerement. Ma foi, elle commencait a faire de l'humour !
Vous savez, elle apprenait beaucoup de choses sur internet. C'est une vraie banque a infos, ce machin d'araignee. Et puis on s'y perd facilement, et a la fin on sait plus du tout ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.
Je m'egare.
Et pis vous savez, la petite androide n'est pas du genre patiente etc. Elle n'attendit meme pas la reponse des deux personnages et fit demi-tour. Elle se mit a trottiner dans le hall, vers le couloir de gauche. Elle se disait que s'ils voulaient la suivre ils le feraient, sinon quoi ils resteraient plantes sur place ou partiraient dans l'autre direction. Ca paraissait logique.
Elle tourna a l'angle et grimpa le facilement le mur du couloir, habituee, et se suspendit a... on se sait quoi au plafond. Elle regarda un instant derriere elle, puis continua son chemin. On pourrait faire une comparaison a Spiderman dans sa maniere de se deplacer en suspens, a la difference pres que si spiderman utilisait une toile dans chaque main, la mini cyborg ne possedait qu'un seul fil. Ca faisait comme... Suspens, vol plane, suspens vol plane.
D'habitude elle ne faisait pas comme ca, mais vu qu'elle guidait quelqu'un (plusieurs quelqu'un, en fait) elle ne voulait pas etre planquee dans le plafond, parce que "ces gens se feraient mal au cou". C'est elle qui le dit.

{ HRP: Pardon pour le manque d'accents =X }