Tout d'abord, j'annonce ce RP comme le début d'un scénario-RP "catastrophe" dans le pensionnat Shinichi. Il pourra comporter autant de RP que le voudront les membres (si des gens viennent...), le temps est toujours en différé même après le début de ce RP vous pourrez raconter "au présent" l’événement du point de vue de votre personnage et de l'endroit où il était quand la catastrophe s'est produite, voir sa mort. J'aimerai préciser que j'ai à la base eu l'idée de ce RP pour rendre hommage à ce merveilleux forum, à Saki et à Gilles, ainsi que Wellan. Si ce RP n'attire personne, tant pis.
J'ai choisi un scénario de destruction pour symboliser la mort virtuelle de ce forum, qui n'a pas connu de RP depuis plus d'un an, et qui a été désertée de son ancienne délirante chatbox.
R.I.P. Shinichi.
cette musique sert de base de fond sonore, donc gérez le volume comme vous préférez. Vous êtes en droit de ne pas l'allumer en commençant à lire le RP, mais moi je l'ai écrit en l'écoutant, donc...
dernière note : Les phrases en italique rouge sont (toujours) les pensées directes d'Hana, en incise dans le texte. Mais le paragraphe entier en rouge est comme une sorte de narrateur, c'était juste pour poser le début du RP.~~~
21 juin 2014. 23h36.
Hana était anéantie.
[Kâlâ...]Gisant à genoux sur l'herbe calcinée à l'orée de la forêt, le regard vide et creux, ce qui était encore il y a quelques heures un professeur et une pensionnaire du domaine de Shinichi ne cessait de se repasser en boucle les événements horribles qui se sont produits quelques heures plus tôt. La vampire-diable avait connu des guerres, des ruines, des monstres immortels et effrayants, des cadavres — elle avait même tué bien davantage que le plus enthousiaste des tueurs en série. Mais ce soir...ce soir était...effroyable. Innommable.
Elle n'a pas vu de guerre, elle n'a pas vu de massacre. Elle l'a vu, elle. La Mort. C'était une extermination froide et bestiale, sans motif autre que l'annihilation. C'était l'arme de destruction, celle annoncée par les apocalypses du monde entier. La Bête du Jugement. Le Léviathan et l'Antéchrist pour certains, Jörmungand le Serpent Terrible ou le Kraken pour d'autres, ou encore pour elle Kâlâ, le démon de la mort et la destruction.
Elle l'avait vu. Il était homme, jeune garçon pâle, hurlant soudain avec une douleur qui se mua en férocité bestiale quand sa peau se lézarda et se déchira pour qu'une créature infernale en sorte. C'est comme si le garçon — l'Antéchrist à n'en pas douter — avait explosé pour laisser apparaître le Léviathan. L'abomination était immense, elle semblait reptilienne, draconique même, cependant sa peau était humide comme celle d'un serpent d'eau et son haleine fétide telle un charnier. Des lambeaux de peau tombaient régulièrement de son corps cuirassé
[en y réfléchissant je crois que c'était en fait la peau humaine du « garçon » qui telle une mue satanique est restée collée aux écailles et aux piques de la créature quand celle-ci a explosé du corps chétif...] tandis qu'il crachait tantôt des flammes, tantôt un flot empoisonné ; quand il ne dévorait pas froidement ce qui traînait trop près de sa gueule infâme et acérée.
Les plus braves ou expérimentés d'entre nous pensaient le tuer, le sceller ou au moins le forcer à retrouver son apparence humaine, mais ni rien ni personne n'a pu lui faire le moindre mal ou l'enchaîner. Sa peau était impénétrable, et il était trop vif et terrible pour qu'on eut le loisir de savoir s'il avait un point faible...ce qui n'était sans doute pas le cas. Plus effarant encore, il changeait légèrement d'apparence à chaque attaque envoyée contre lui, comme une adaptation constante. C'est là que j'ai compris qu'il était une créature qui n'avait rien en commun avec nous, pensionnaires « non-humains ».
Il n'était pas comme nous. Il n'avait rien d'humain derrière sa monstruosité, il ne pouvait être détruit ou blessé.
Il était le châtiment.
Le bras sans conscience d'un dieu sans pitié.
Ses yeux rouges n'étaient que folie et destruction. Il avait jugé Shinichi. Il avait jugé que les non-humains devaient périr par l'eau et le feu, et par le sang.Devant le corps inerte de la jeune fille s'étalaient les ruines fumantes du pensionnat.
– – – – –
Hana Amaiti reprenait peu à peu ses esprits et souleva pour la première fois depuis de longues heures sa poitrine pour y inspirer une goulée d'air à l'odeur abominable de chair humaine brûlée. Malgré le mouvement l'épaisse couche de cendres sur son corps ne fit pas le moindre effort pour se dissiper. L'indienne avait cessé de respirer quand elle s'était effondrée à genoux, espérant que l'odeur s'estomperait, mais visiblement ce temps n'était pas encore venu. L'atmosphère empestait encore la chair rôtie, le sang des morts et le pétard mouillé — odeur produite par les pierres calcinée ayant subies des éclaboussures d'eau.
En même temps qu'elle avait cessé de respirer (étant morte c'était davantage une habitude qu'un besoin, l'apnée n'était donc pas un problème) le vampire s'était coupé du monde extérieur. Les hurlements qu'elles entendait autour d'elle lui parvenaient comme lointains, comme le souvenir flou d'un courant d'air glacé. Elle avait vaguement senti une ou deux personnes lui tirer sur la manche et puis au bout d'un moment les hurlements avaient cessés. Puis recommencés, avant de cesser à nouveau, pour de bon jusqu'à maintenant. Hana leva ses yeux et le mauve sombre les habitant fut moins terne et effaré quand elle regarda autour d'elle.
Elle n'était même plus très sûre qu'il y avait des personnes à côté d'elles, tout ce qu'elle savait c'était qu'il commençait à pleuvoir à fines gouttes et que le tonnerre n'avait pas cesser de gronder depuis qu'il était parti il y a des heures. Hana, maintenant debout, leva le visage vers le ciel qui semblait lui darder ses larmes de compassion. Les nuages laissaient de larges filets de ciel nocturne et bientôt, un mince croissant de lune se laissa timidement dévisager. La nuit devait être si belle là haut, au dessus des nuages.
La bruine nocturne acheva d'éteindre les dernières fumées au milieu des funestes gravats. Elle semblait vouloir laver l'horreur qui s'était répandue durant la journée. Bientôt, un tout petit ruisseau d'une couleur rouge-rosâtre se forma derrière un gros rocher parmi les ruines et se fraya tranquillement un chemin jusque dans l'herbe piétinée par la panique, triste végétation qui elle aussi se colora légèrement en absorbant avidement le mélange d'eau et de sang.
Elle leva la tête lentement et sortit momentanément de ses pensées lugubres quand un infime mouvement attira son attention. L'indienne était un peu moins secouée elle allait pouvoir interagir avec quelqu'un. Après tout elle était professeur c'était sûrement de ses responsabilité de veiller sur les survivants.