Pensionnat Shinichi
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Pensionnat Shinichi

Bienvenue dans le Pensionnat Shinichi, perdu dans les profondeurs d'une étrange forêt. Il est spécialement conçut pour des êtres hors du commun, mystiques ou maléfiques... Si vous en faites parti, vous serez accueilli à bras ouverts.
 
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 Petites Chroniques Vampiriques.

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Hana Amaiti

Reine du Kerala ~ Exorciste des dieux Serpents
Hana Amaiti


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MessageSujet: Petites Chroniques Vampiriques.   Petites Chroniques Vampiriques. Icon_minitimeMer 26 Déc - 0:31

Je ferai sûrement plusieurs textes de ce type (si j'ai le temps u.u), en complément de l'histoire de mon personnage.^^ IL EST IMPORTANT D'AVOIR LU MA L'HISTOIRE DE MON PERSONNAGE avant de lire ces appendices, enfin moi je vous oblige à rien mais vous n'allez pas comprendre grand chose si non.

SOMMAIRE EDIT :
Page 1 : Raison de la disparition d'Octave (journal)
Page 2 : Charles Baudelaire, "Remords Posthumes" (récit)
Page 3 : à venir
1.Journal d'un (père) vampire.

On commence ici par un récit diariste du point de vue du Seigneur Octave d'Ailemain (à cette époque Octave Duval), vampire respecté mais surtout, celui qui a transformé en stryge l'adolescente connue plus tard sous le nom d'Hana Amaiti. Bien que l'univers soit fictif la chronique est en cross-over avec des faits historiques pour troubler un peu l'eau du réel, comme toujours. (à gauche image d'Octave, à droite celle de Charles)

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Septembre de l'année mille huit-cent quarante-et-un.
Je m'inquiète pour ma chère Jana, elle qui est ma fille, ma sœur, et aussi celle que j'aime, la perle de ma vie. Cela fait 117ans déjà qu'elle foule la terre à mes côtés, dans les ténèbres. Je m'en étais tellement voulu, pendant des mois entiers j'étais rongé par le remord de l'avoir arrachée au repos éternel, de l'avoir arrachée à sa famille de serpents comme eux-même l'ont arraché à son destin de reine. Elle n'est maintenant reine que pour mes yeux. Elle ne m'en a jamais soufflé reproche jusqu'à présent. Mais aujourd'hui je suis bien soucieux, elle...Je la sens attirée par quelqu'un d'autre. Je ne parle pas au sens physique, car bien sûr nous jouons de nos attributs avantageux pour attirer nos proies humaines dans nos filets, tels des araignées sanglantes et non momifiantes. Non je parle ici du cœur, comme avec ce samurai autrefois. Elle ne m'en parle jamais mais son esprit est souvent habité par l'image de ce jeune garçon de bohème qu'elle avait rencontré pendant un de mes travails auprès de la Reine vampire du royaume de Merina*, il y a quelques mois à peine. Je crois que la voir si captivée par un simple humain m'irrite quelque peu parfois.
(* : ancien nom du territoire de Madagascar)


Mars de l'année mille huit-cent quarante-deux.
Je ne sais comment cela s'est produit, mais le rêveur de Jana a reparu, il est à Paris même! Évidemment, ma Fleur n'a pas pu s'empêcher de l'épier et est même allée jusqu'à faire connaissance avec lui. Intimement. Là n'est pas le problème, elle a déjà fait cela de nombreuses fois durant nos chasses, mais là c'est différent...elle s'attache à lui. Je n'aime pas ça. Les relations de ce type avec des êtres humains finissent souvent mal. Seigneur, n'a-t-elle donc tiré aucune leçon de la mort d'Hashirama? A l'époque où nous sommes j'ai -nous- adopté le nom de Duval depuis plusieurs années, pour ne pas attirer de soupçons. Naturellement elle s'est présenté à lui sous le nom de Jeanne, c'est la sonorité la plus ressemblante d'avec son nom des Indes. Je la réprimande pour ces agissements imprudents, mais les femmes sont de vrais démons pour charmer les hommes, je suis si faible...

Année mille huit-cent soixante-et-un.
Quel fripon, je tordrai bien le cou de ce diable de Baudelaire! Oui, c'est comme cela qu'il s'appelle, le voyageur, celui qui voyage dans le monde et dans mon monde, Jana. Aujourd'hui leur relation se détériore car il vieillit et pas elle, cela devait bien arriver! Dans un sens, je suis heureux. Je n'aurai jamais songé que de telles frivolités durent deux décennies, j'en deviens fou à l'intérieur de moi. A une époque elle se montrait même avec lui publiquement! Le plus outrageant n'est pas que cet humain joue les ménestrels, mais qu'il travestit ses comptines -les "Fleurs du Mal", rien que ça?- absolument glauques pour y laisser des messages cachés de notre existence, à nous vampires! Le Conseil, non, tout les êtres de la Nuit vont fortement déprécier cela. Jana est bien enfoncée dans tout cela, elle lui a raconté tellement de choses, je constate qu'elle est davantage muse de d'oreiller que muse de poète! J'ai peur qu'il lui arrive malheur. J'ai menacé plusieurs fois -physiquement, verbalement aussi- ce coquin d'artiste d'arrêter ces sonnets fallacieux et révélateurs car il mettait des vies en péril, mais il semble aussi entêté que dépressif, et aussi dépressif qu'endetté.


29 Août de l'année mille huit-cent soixante-six.
Les pièces les plus évocatrices du recueil de Baudelaire, celles que j'avais réussi à faire condamner ont finalement été ajoutées à la nouvelle version des Fleurs du Mal. J'ai agis comme un imbécile, je le reconnais. Je l'ai agressé dans une église belge -que le Seigneur m'en pardonne-, je l'ai blessé mortellement, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle...réagisse comme cela. Quand elle a vu son état paralytique à Paris elle l'a vidé de son sang, pour faire en sorte de l'emmener dans notre demeure. Je ne suis officiellement pas médecin, mais elle m'a forcé... Elle m'a hurlé dessus comme jamais, mon cœur est parti en morceau tandis qu'elle saignait Charles Baudelaire au niveau des poignets comme un animal, avant de lui donner l’Étreinte. Je ne me suis rarement autant contenu dans un tel flot d'émotions chaotiques de ma longue vie.

31 Août
L'homme, qui semblait déjà froid depuis longtemps, a tenu deux jours pendant lesquels sa famille en pleurs est venue le voir, puis son cœur a cessé de battre dans l'après-midi, alors que c'était l'anniversaire de la naissance humaine de ma Jana. J'étais dévasté, par mon propre chagrin, et par le chagrin de ma bien-aimée, et sa rancœur. Mais si elle me tient toujours la main en regardant son amant cadavérique, c'est parce que je continue de jouer la comédie pour elle, parce que je l'ai élevé et que cela fait partie du devoir d'un père, de protéger et d'aimer ses enfants. Même si j'ai l'apparence d'un homme de 25ans et elle d'une adolescente de 16ans, ce qui fait de nous davantage une fratrie, ou un couple. Mais cela fut de moins en moins supportable, aussi partis-je tout de suite après le départ de la famille. Je souffrais et je souffre encore davantage à chaque instant. Pourquoi en a-t-elle voulu un autre que moi? Je l'ignore. D'ailleurs je ne sais même pas ce qu'il est advenu de Baudelaire ni de ma Jana après cela. Je m'en vais parce que j'accepte son choix, je ne veux pas la faire plus amplement souffrir, puisqu'ils s'aiment c'est à moi de me retirer. Après tout je ne suis que son Père de Sang. Cependant...il faut que le bourdonnement de ce corps et cœur pourtant morts cesse enfin...

5 Septembre
~C'est à ce moment que ce journal se termine. J'ai décidé de m'orienter là où le soleil se lève, ce qui est un bon symbole de ma décision funeste. Je suis actuellement parvenu jusqu'au Japon pour un détour de pèlerin, mais je reviens en Chine sitôt ma plume posée. Cette fois pas d'ambassade, ça non pas de diplomatie ni de conseils politico-vampiriques... Quand je pense à cette Italie qui m'a vu naître, ha! On ne peut même pas compter sur les siens pour un tout petit service, juste apaiser mes souffrances, oui bien sûr car je suis l'ambassadeur de France, quelqu'un d'extrêmement important qu'on ne peut absolument pas faire disparaître même s'il le quémande... Mais Neijiang a une dette de vie envers moi et l'orient a une façon de penser complétement différente des européens. De plus le Conseil ne pensera jamais à me chercher jusqu'en Asie. Libère moi des chaînes de l'immortalité mon ami...enferme moi quelque part à l'abri des importuns, dans un espace étroit et bien dissimulé pour que je ne puisse en sortir et qu'on ne puisse me trouver. Tombe, oui c'est bien, ça...une tombe.

Note : Ce journal ne m'a pas suivi dans le tombeau, sitôt terminé ces lignes je l'enterrerai sous un quelconque cerisier sur le territoire de Shinichi, magnifique hameau où tant d'êtres surnaturels ont péri par la haine humaine ces dernières années. Et puis après tout, le Japon est tout comme moi un amoureux des fleurs.


Dernière édition par Hana Amaiti le Sam 13 Avr - 22:04, édité 5 fois
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Hana Amaiti

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MessageSujet: Re: Petites Chroniques Vampiriques.   Petites Chroniques Vampiriques. Icon_minitimeSam 16 Mar - 16:55

2.La Fleur du Mal, et "Le Fantôme".

En quelque sorte suite du journal d'Octave, mais cette fois du point de vue de Charles, poète romantique et morbide dont Hana est la muse. Mémoires de Charles depuis les quelques jours avant sa mort (Août 1866) jusqu'à sa renaissance après l’Étreinte qu'Hana (Jehanne) lui offrira. images de lui après sa résurrection.

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Mars 1866
C'est vers le 20 que cela s'est produit. Je souffrais de je ne sais quels maux - peut-être ma belle fleur démoniaque m'a-t-elle empoisonné? - depuis quelques mois et, me rendant en à Bruxelles visiter un ami pour lui parler de mon tout récent succès concernant la publications de mes épaves dans mon recueil, je passai par une quelconque église perdue pour y admirer l'intérieur, la matière esthétique me plaisant dans la religion davantage que la pieuse spiritualité. C'est les poignets posés sur le chêne des bancs que cette ombre sale et perfide me secoua, et me retourna pour me souffleter. Encore cet abominable loufiat, le même qui m'avait été présenté il y a 5ans comme le frère de ma bien-aimée Jenny ! Il était pourtant à peine reconnaissable, mais sans savoir pourquoi je su tout de suit que c'était lui. Son frère, ha, ils ne possèdent même pas l'ombre d'une ressemblance, et il est aussi pâle et vicieux qu'une anguille, autant qu'elle est aussi mat et divine que peut l'être une déesse d'orient! J'avais alors pensé, déjà à l'époque, qu'ils étaient plutôt amants voire maris et femme, bien que ma muse refusa toujours de m'en faire les aveux.

Il est triste de jouer ainsi avec l'amour...Je me doutais que ce jour allait arriver, on ne convoite pas la femme d'autrui impunément. Cependant cela faisait tout de même quelques temps que Jehanne et moi nous étions quittés...encore. Et puis, sur une relation tempétueuse et autodestructrice de presque 15ans, il aurait pu découvrir son cocufiage depuis longtemps, tout de même. Et encore, je voyais mal une créature si libertine et venimeuse se marier à une semblable personne, à moins qu'il...soit comme elle? J'avais oublié le nom de ce personnage aussi pâle qu'indécent, mais il se mit à me cracher tout un discours -plein de reproches et de menaces- qui sur le coup m'échappa. Je ne l'avais vu qu'une seule fois auparavant, lui qui était alors si distingué et courtois! Ce n'est maintenant plus qu'une créature plus agressive qu'une bête enragée. Jehanne aussi prenait parfois de semblables accès de colères étranges aussi vifs qu'imprévisibles et passagers.
Toujours est-il que de ses propos je ne compris seulement qu'il m'aboyer de retirer mon recueil de bafouillages des éditions, et d'arrêter de se servir de la naïveté de Jehanne pour révéler à tous l'existence de ceux qu'il a explicitement appelé "les nôtres". L'espace d'un très court instant je fus étonné qu'il fut là pour en réalité autre chose que la colère mûe par l'existence d'un triangle amoureux. Profitant de l'occasion, je laissai sortir ma colère à mon tour en l'insultant de tout les jurons larmoyants que je connaissais, avant de lui révéler son statut de pauvre trompé cornu qu'il était depuis 14ans. C'était pitoyable je le sais, mais il m'avait attaqué dans le dos et dans une église, et enfin il était physiquement plus imposant que moi.

Étrangement, il n'a pas eu l'air étonné de cette révélation que je pensais lui faire, mais sa colère s'est démultipliée et ses mains en forme de serre se sont très vivement refermées sur mon cou pour m'étouffer. Un éclat écarlate s'est mis à luire dans le regard de ce damné Duval, un éclat qui qui m'arrachait les nerfs du corps et m'incinérait vivant de l'intérieur. Mon cœur rata quelques battements tandis que ce démon infâme redevenait ombre et s'évaporait dans l'ombre des cierges allumés. Je ne sentais plus mes membres ni ma raison, et en tombant comme une marionnette déchiquetée j’eus l'impression, avant de perdre conscience sur les dalles glacées de l'autel, de percevoir dans ma tête un très lointain rugissement étranglé, comme celui d'une bête sauvage souffrante. Je m'effondrai de tout mon soûl.



I - UN FANTÔME

IV - Le Portrait

Fin Juillet de la même année
Je suis toujours à Bruxelles. Mon corps est toujours à Bruxelles. Mon esprit, lui, dans le vague, dissimulé dans une cavité de mon crâne que je n'arrive pas à retrouver. Je ne comprend plus le "ici" et le "ailleurs", je suis prisonnier de mon corps et de ma tête, un fantôme ni mort ni vivant dans un mouroir d'une blancheur sarcastique. Les médecins et ma mère me parlent d'une para lysie hémiplégique et d'une aphasie chronique due à un grand choc dans mon cerveau. J'ai oublié, je ne comprend plus, toute paroles me semble voilée, je suis un mort vivant. Et parfois j'oublie des choses. Tout ce que je sais, c'est que je ne sens plus mon côté gauche, que ma paupière et un pan de mes lèvres tombe, semble fondre comme charogne au soleil. Et que mon cerveau est si retourné qu'il m'empêche de décoder le langage écrit ou parler. Je n'écris point, je ne parle ni ne saisis aucun discours, les pensées elles-mêmes deviennent baragouinage dans ma tête et s'estompent, pour cause d'absence de langage. Seules quelques émotions confuses subsistent, ainsi que mes souvenirs. L'ombre...pas humain...il est comme ma Jenny, la diablesse de mon cœur qui m'a ensorcelé...Je...On me déplace? Plus à Bruxelles...ces boulevards...c'est Paris !

Peut-être veulent-ils encore me soigner, me changer d'hôpital...Le docteur Duval? Duval? Du quoi? J'ai oublié. Pourtant, mon corps en morceaux s'agite dans son fauteuil à l'écoute de ce nom, que se passe-t-il? Ah! non, cet homme en blouse blanche qui me regarde d'un air compatissant et qui entame une mélopée de sons étranges que sont les mots...c'est lui! C'est l'ombre malfaisante! Mon Satan... Il ne fait semblant de rien, depuis quand est-il docteur? Jenny? Jenny tu es là toi aussi? Mon œil valide cherche les alentours d'un air affolé. Mon orbite l'aperçoit enfin, cachée derrière un bosquet, horrifiée par mon état sans doute. Le Satan part comploter tout bas avec ma famille sur ma mort prochaine tandis qu'une grosse infirmière vient pousser mon fauteuil à l'intérieur de la maison de santé. On entend un craquement étouffé et tout à coup, le fauteuil est poussé plus vite, beaucoup plus vite. Je m'agrippe avec mon bras indemne, avant de m'évanouir.


II - Le Parfum
Un Mois plus tard, 29 août, dans l'après midi
Je me réveille dans un lieu inconnu, est-ce le nouvel hôpital ou encore un autre bâtiment? Une salle blanche? Je...Ha! Douleur atroce, cuisante douleur, on me déchire la chair du cou, je crois que mon œil droit se révulse. Non, attendez, je connais ces lèvres et ces mèches de cheveux, Jenny, c'est toi? Bonheur inattendu, ma douleur cesse quand je comprends tout à coup que c'est elle et ce que ma belle fait en fouillant dans ma carotide ainsi de ses dents. Vampire qu'elle est, je m'en souviens - je le savais depuis longtemps, elle me tue et suce mon âme dès à présent! C'est une mort majestueuse que d'être aspiré vivant de son existence par celle qu'on aime! elle est l'antidote lumineux là ou son double masculin fut le sombre poison. Je l'entends elle me berce et me supplie, me baise de partout, et je me sens sanguinolent, mon poignet et mes nerfs me brûlent. Mes hurlements les plus violents sont étouffés par ses lèvres désolées sur les miennes. J'entends soudain la voix de ce faux médecin, colérique et épouvanté par ce qu'il se passe devant lui, et ma muse lui répond par des grondements sourds.

Étonnamment, le manque de sang dans mon corps me donne quelques claques, je me sens plus vivant que je l'ai été depuis des mois, juste avant de m'éteindre...ironie de la mort? Je me sens pousser mon dernier râle, exsangue et jouissant de pensées frivoles, quand quelques gouttes d'un feu liquide s'écrase lourdement dans mon gosier ouvert. J'écarquille les yeux, les deux, m'apprêtant à hurler quand toute l'acide de mes entrailles se mit à remonter en une fraction de seconde jusque dans mon cerveau pour transformer la douleur de ce liquide en jouissance absolue. "ENCORE! eus-je envie de rugir, et ne sachant que faire je précipitai ma tête en avant, à la recherche de la source de cette substance divine.
Ma mâchoire complétement folle se referme sur ce qui semble être un poignet, tandis que sa propriétaire pousse un hoquètement inquiet. Mon bras jadis amorphe se jette dessus pour le tenir, suivi du deuxième. J'entends des gémissements et des supplications étranglées mais peu m'importe. Un violent coup sur la nuque me fait soudain sombrer dans la torpeur, faisant ainsi grogner de mécontentement et lâcher ma proie.

au soir
Après ce moment brièvement douloureux je m'étais rendu compte, étonné, que je n'étais pas vraiment évanoui au sens strict, mon corps avait été coupé de mon esprit, le premier restait inerte quand l'autre était toujours en activité. Je suis encore une fois enfermé dans mon corps, mais c'est différent, mon esprit est maintenant enfin libre de ses chaînes. Plus encore, il semble aiguisé à l'extrême, comme il ne l'a jamais été. je ne suis plus malade bien que mes nerfs me brûlassent un peu, et je sais que si je pouvais me mouvoir je pourrai écrire et parler, puisque je comprend de nouveau les discours autour de moi.


I - Les Ténèbres
31Août
Je sais que depuis deux jours ma mère et mes proches sont éplorés devant ce qu'ils pensent déjà être ma dépouille. Je me suis cru mort moi aussi dans un premier temps, terrifié à l'idée que tout les morts restent en réalité conscients et prisonniers de leur corps jusqu'à sa décomposition, je fus grandement soulagé quand faux docteur et méchant Duval (j'avais effectivement retrouvé toutes mes facultés de mémoire également) lui annonçait que j'étais dans un état de coma irréversible, et que seule la mort serait l'issue de mon état. Il leur dit que mes perceptions étaient noyées dans mon cerveau et que je pouvais seulement sentir les odeurs. Je le soupçonnai de leur mentir sciemment, mais je ne puis protester de toute façon. S'il mentait, ce que je redoutais enflait de plus en plus comme une vérité dans ma tête : Ma muse n'a pas voulu me sacrifier sur l'autel de l'amour cannibale, mais a voulu faire de moi ce qu'elle même et son comparse était. Ou alors le démon à la peau livide l'a empêché de justesse de me tuer, ce dont je doute absolument. Tout ce qu'il m'avait craché à la figure dans l'église prenait son sens à présent, ils étaient tout des enfants du diable se repaissant du sang des vivants, et amants comme je m'en doutais. Jenny n'avait pas pris une seule ride en 15ans que je la connaissais, et au vu de ses comportements d'amante libre je me suis toujours douté de quelque chose de mystique chez elle, elle m'avait soufflé le mot vampire en suggestion, ce qui avait fait explosé mon inspiration pour les Fleurs du Mal et mon amour pour elle, bien que si j'avoue, je la crûs, je ne m'en inquiétai pas. Je ne lui tient pas rigueur d'avoir voulu sauver ce que son diable avait causé comme mal chez moi, mais si je me réveille un jour et devient comme eux...que ferai-je? Je ne puis marcher aux côtés de ce démon qui voulut 'assassiner, et si je lui pardonnais un jour comment pourrions-nous vouloir partager cette mulâtresse sublime aux yeux damnateurs? L'un de nous doit disparaître, hélas. Tiens? On annonce mon décès après avoir touché mon poignet gauche. J'entends ma mère pleurer.


III - Le Cadre
Tout le monde me croyant et confirmé mort au jour du 31, on me mit en caveau en petit comité alors que mon cœur palpitait très faiblement et à un rythme indécelable. J'étais encore dans mes pensées tout en sentant la présence discrète de ma Jenny dans les parages quand je sentis mon pouls s'accélérer, doucement d'abord, en quelques demi heures, puis il se mit à tambouriner comme un possédé avant de ralentir d'un coup, en chute libre...Mon esprit presque en proie à une crampe émit une pensée rieuse en pensant à un passage d'un de ses poèmes... «Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur condamne à peindre, hélas! sur les ténèbres ; où cuisinier aux appétits funèbres, je fais bouillir et je mange mon cœur...» Celui-ci plongea dans les ténèbres de cet épitaphe improvisé, et finalement s'arrêta tout à fait. Le silence était étonnamment agréable, onctueux, un de ces baumes divins et charmants dont seuls le Paradis a habituellement le secret. Je me mis soudain à saliver de faim, et, pouvant ouvrir les paupières enfin, je cherchais du regard ma reine aux yeux liquides. Celle qui comme je m'y attendais me couvait de son regard charmant, baume divin et sans âge, seule dans la nuit six pieds au dessus de moi, tenant le couvercle de mon cercueil entre ses doigts, un air inquiet mais souriant sur le visage. Je murmurai dans un demi sourire la fin de ce poème du fantôme qui m'avait déjà été inspiré par elle quand je l'ai écrit : «...Par instants brille, et s'allonge, et s'étale un spectre fait de grâce et de splendeur. A sa rêveuse allure orientale, quand il atteint sa totale grandeur, je reconnais ma belle visiteuse, c'est Elle! Noire et pourtant lumineuse.»



II - DES PARADIS ARTIFICIELS ?

«Réfléchir infatigablement de longues heures, l’attention rivée à quelque citation puérile sur la marge ou dans le texte d’un livre, — rester absorbé, la plus grande partie d’une journée d’été, dans une ombre bizarre, s’allongeant obliquement sur la tapisserie ou sur le plancher [...] Dans le tremblement d’une feuille, — dans la couleur d’un brin d’herbe, — dans la forme d’un trèfle, — dans le bourdonnement d’une abeille, — dans l’éclat d’une goutte de rosée, — dans le soupir du vent, — dans les vagues odeurs échappées de la forêt, — se produisait tout un monde d’inspirations, une procession magnifique et bigarrée de pensées désordonnées et rapsodiques.»

Je constatais à mon réveil, à ma sainte résurrection, ma jeunesse retrouvée, ma beauté exultée. Moi qui mourut étant presque un vieillard, je me réveille aux côtés de ma déesse avec la vingtaine que j'avais quand on s'était rencontrés pour la première fois. Est-ce un bond dans le passé, ou bien, mort, revois-je la félicité de mes moments de bonheur en rêve, bien tapis dans mon tombeau? Mon animale reine m'enjoint que non, elle m'explique tout, ce qu'elle était, comment Octave a changé son destin et ce qu'il fut pour elle. Elle m'expliquait ce qu'elle était pour moi, ce que j'étais pour moi-même, un "vampire"...bien sûr, quoi d'autre après tout?
«Tu as maintenant le droit de te considérer comme supérieur à tous les hommes ; nul ne connaît et ne pourrait comprendre tout ce que tu penses et tout ce que tu sens ; ils seraient même incapables d’apprécier la bienveillance qu’ils t’inspirent. Tu es un roi que les passants méconnaissent, et qui vit dans la solitude de sa conviction : mais que t’importe ? Ne possèdes-tu pas ce mépris souverain qui rend l’âme si bonne ?»
Je suis heureux aussi d'être enfin ce qu'il semblait m'être destiné depuis toujours, et heureux d'avoir su retranscrire ce sentiment dans mon ouvrage, qui sera comme l'âme intemporelle que j'ai perdu en me satanisant comme on le raconte dans les églises.

Avec elle, je serai toujours heureux, peu m'importe si je suis contraint de sucer avec bonheur la moelle rouge de mes frères, si je dois me cacher de la lumière destructrice du soleil, peu m'importe si la nourriture et les poisons d'autrefois m'évoque aujourd'hui des saveurs de cendres et de laine mouillée... Cependant, je suis depuis quelques années à ses côtés en tant que fils des ténèbres et je constate tristement qu'elle a l'air absente, inquiète. Son félon de père a disparu et ne semble pas revenir. J'en suis fort heureux même si je suis maussade pour la tristesse de ma vampire. Nous savons qu'il est un homme important il est peut-être demandé à l'autre bout du monde, mais arrêtons de se voiler la face...il l'a abandonné. Je le considère comme une victoire en tant que son rival, mais malheureusement pour moi il est aussi comme un père pour elle, et cette relation du coup ambiguë me pose problème.


Le Voyage (VIII)
C'est après des étreintes m'annonçant subtilement qu'elles seraient sûrement les dernières qu'elle partit sans un mot pendant que je dormais, à l'aube sûrement. Ne reste de ma muse qu'une liasse de feuilles pliées et quelques babioles personnelles qu'elle a laissé là, pour moi. Ce sont à partir d'aujourd'hui mes biens les plus précieux, ils ne me quitteront point. Bah, elle l'a choisi lui, finalement. Je ne la poursuivrai pas pour la retrouver, ce serait trop bête! Moi aussi, tiens, je vais tout quitter, après tout cette demeure immense dans laquelle nous étions était à Octave avant d'être celle de Jehanne, et donc encore moins la mienne. Je pars forger ma propre demeure quelque part dans le monde, et pour cela il me faut le visiter. Je suis tout de même resté seul ici quelques mois, sans grand espoir, avant de rédiger à mon tour quelques pages pour mon âme évaporée (au cas où elle revienne et me trouve absent elle aussi) et les dépose dans ma dernière édition des Fleurs du Mal que nous avions acheté. Je dépose cette bible à l'endroit même où nous dormions, elle comprendra. Elle est par la force des choses, mon Sire, elle me retrouvera donc forcément au bout d'un moment quoi qu'il arrive, je le sais. Comme elle-même finira par retrouver Octave, si ce n'est déjà fait. Je lui explique aussi dans mes feuillets que je n'ai pas d'autre souhait pour le moment que de partir aux Amériques, aucun autre monde ne m'attire plus que celui-ci, donc que probablement elle pourrait m'y revoir.
Baudelaire est mort, bah! Je ne laisse après tout pas grand monde dans le chagrin, ce n'est pas si mal finalement. Je ne suis alors maintenant plus que Charles Infant-de-Jehanne, le descendant non-désiré de son propre Sire, l'ambassadeur Octave d'Ailemain. Maintenant, récitons notre chanson de départ !
«Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !»
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