Hana déambulait dans le village, intérieurement aussi ebahie que lors d'une première découverte du site Shinichi. C'était comme cela avec la jeune indienne, soit tout lui plaisait, l'emerveillait, ou alors elle rejetait tout et devenait la reine des sarcasmes. Elle se promenait d'ailleurs rarement dans le village, n'aimant pas franchement ces cochons de badauds humains. Mais comme de nouvelles boutiques avaient percé dans le petit hameau il n'y a pas très longtemps le professeur de sociologie avait décidé d'aller faire un tour. Sans oser y entrer elle avait aperçu la nouvelle épicerie et l'étroit cinéma. Son investigation terminée elle entra pour la première fois dans le petit café situé juste en face.

~Cliing! Ce tintement faillit faire décamper Hana, qui, la main sur la poignée, un pied toujours au dessus du sol, s'était figée comme une statue (ou un chat). Mais elle se reprit tout à fait et cela ne dura qu'un dixième de seconde, personne dans drogués de cafféine n'avait dû le remarquer. Que le Diable soit sur cette vilaine clochette! pensa-t-elle un instant agacé, avant de regretter ses pensées invoquant une "mauvaise personne". Au fond d'elle-même elle avait toujours foi aux culte de ses ancêtres en Inde et ne prêtait crédit à l'existence d'un quelconque "roi des enfers", mais ayant été baignée de nombreuses décennies dans la culture européenne (et tout particulièrement française) les habitudes adoptées dans ces langages d'époque sont assez ancrées, surtout quand elle pense en français.
Chassant de l'épaule un mauvais souvenir dont la cause et une futile sonnette, la vampire Diablesse préféra se dépêcher de s'asseoir à la banquette rembourrée la plus proche et de boire quelque chose de chaud, ou tiède. Non pas qu'elle ait froid -elle n'a plus eu froid depuis des siècles- mais tenir près d'elle un liquide coloré d'une chaude douceur lui rappellerai peut-être des bons souvenirs...

L'indienne attendait que quelqu'un daigne venir lui demander sa commande ou juste lui parler. Finalement perdue dans ses pensées en regardant par la fenêtre, la succube aux yeux amethystes jouait des doigts avec une très dangereuse mais minuscule salière. La démone s'amusait à verser quelques grains de cette étrange substance sur son doigt, dont la première couche de peau commençait à crépiter faiblement et à se recroqueviller et luire comme du papier se consumant, avant de cicatriser instantéanément. Tellement absorbée dans la contemplation de ce phénomène (qu'elle répétait plusieurs fois) qui la fascinait elle ne remarqua pas que quelqu'un était proche d'elle, ce qui la fit impersceptiblement sursauter.

Les mains du professeur se crispèrent légèrement. Tournant la tête avec une lenteur non-naturelle et des yeux presques hagards (signalant un effort énorme pour ne pas avoir une réaction de défense absolument effrayante pour tout les consommateurs humains du café) Hana dévisagea la jeune serveuse complétement suicidaire de se glisser sans bruit près de la Diablesse. ~D'ailleurs...j'étais concentrée sur autre chose certes mais je ne suis pas dupe pour qu'elle me surprenne comme ça, elle n'est assurément pas de ces humains pathétiques... Et bien, voilà! ahah, une stryge commune~ constata-t-elle en repérant la signature spirituelle de sa race : c'est un vampire femelle, clairement en bas âge, presque un nouveau né. ~Mais...c'est pollué par un semblant d'humanité? Serait-ce une hybride?~ songeait-elle en haussant un sourcil tandis que la jeune fille lui demandait en souriant :

- « Bonjour, avez-vous choisi ce que vous prendrez ou dois-je revenir plus tard ? »

Hana songeait que cette petite était plutôt audacieuse voire imprudente envers des immortels qu'elle ne connait pas, ce qui était sûrement dû à son ignorance causée par son jeune âge. On n'a pas des attitudes humaines et parfaitement légères quand on a en face de soi une créature qu'il serait vraiment très improbable d'avoir déjà rencontré à cet âge...Que cache donc cette fille à l'âme aussi violette que les celle de la vampire Diable?
Curieuse et perplexe, et sans prêter attention à la question posée, l'indienne lui demanda simplement :

- Professeur Hana Amaiti, enchantée. Dites-moi...comment se fait-il que je ne vous ai jamais vu dans Shi...le domaine au delà de la forêt?? rectifia-t-elle en jettant un regard bref vers deux consommateurs qui étaient tout près. Car même si les humains ne voyaient pas le pensionnat, ils savaient que de drôles de personnes circulaient souvent dans le domaine de Shinichi... Mieux valait ne pas attirer l'attention.
~attitude humaine, allez...mais souris imbécile!~ maugréa intérieurement l'indienne pour elle-même avant de s'exécuter tout en plongeant ses yeux mauves dans ceux de la serveuse. Puis, sans lui laisser le temps de répondre :
-Oh...et bien prenez moi la première chose qui vous viendrait à l'esprit si vous étiez à ma place! Je vous remercie...

- Professeur Hana Amaiti, enchantée. Dites-moi...comment se fait-il que je ne vous ai jamais vu dans Shi...le domaine au delà de la forêt??

Leïla fut surprise de la réponse de la jeune femme, elle n'avait surement pas fait attention à sa demande mais comme le patron en regarder pas par là, elle n'en tint pas compte et resta à attendre la réponse de le jeune femme. Elle semblait plongée dans ces pensée et la venue de la jeune vampire avait eu l'air de l'en sortir aussi elle s'inclina pour s'excuser mais avant même avoir put répondre la jeune femme répliqua de nouveau :

-Oh...et bien prenez moi la première chose qui vous viendrait à l'esprit si vous étiez à ma place! Je vous remercie...[/quote]

Leïla fit un signe de la tête et reparti aussitôt au comptoir pour demander quelque chose au serveur, l'odeur lui était maintenant connu mais pour qu'elle raison ? Son Côté Vampire malfaisant lui donna la réponse car c'était la pratiquement la même aura que la sienne : Vampire, mais ayant une autre aura qu'elle connaissait que trop bien elle put en déduire qu'il y avait du Démon la dessous mais elle n'en fut pas sur. Un vampire Démon intéressant, voyons voir si elle est en mesure de mes espérance.Leïla secoua de nouveau la tête, elles s'étaient mises d'accord toute les deux pour ne pas qu'elle vienne la déranger dans ses heures de boulot mais la voilà qui refait surface en plein milieu de la matinée ... Elle revint quelque instant plus tard et déposa la tasse devant la Hana, le liquide était d'une couleur entre le rouge et le noir, étant elle aussi un Vampire elle apprécierait surement le geste.

-"Moi c'est Leïla Misaki, c'est normal que ne ne nous sommes encore jamais rencontrée je suis arrivée il y à peut de temps de cela.

Elle regarda Hana, son aura était celle d'un Vampire mais il y avait quelque chose d'autre en elle, quelque chose de plus cruel mais Leïla ne s'attarda pas sur cette indice qui ne lui servirai sans doute à rien mais elle changea et devint méfiante envers cette femme car elle n'était pas vraiment ce qu'on peux appeler un Vampire pour elle.

Sang. Tasse. Lieux de rencontres d'humains. Sang. Sang. Hana Amaiti la diablesse aux pupilles divines, regardait d'un air un air presque ahuri la tasse, bouche légèrement entrouverte, tandis que celle qui semblait se nommer Misaki Leila finissait de déblatérer des syllabes pour boucher les silences de son discours futile. Le professeur de sociologie se fichait pas mal que la jeune fille ait semblé reconnaître son aura vampirique, pour elle cela tombait sous le sens au vu de ces connaissances, elle ne se rendait pas vraiment compte que bien des gens avaient besoin de faire des efforts pour reconnaître telle ou telle espèce. Ce qui l'accablait était ce don de sang dans une tasse, acte ridicule mais surtout parfaitement inconscient. "D'où sort cet énergumène?! Elle m'a l'air fortement déséquilibrée... suicidaire peut-être? Ou alors..." Lèvres pincées en une ligne mince, la noble vampire vomissait avec son esprit des flopées de pensées et théories à vive allure. Tandis qu'elle réfléchissait toujours en moins d'une seconde, l'indienne se risqua à inspirer très discrètement un peu d'air par le nez Pas de doute c'est bien du sang. Pas de doute, c'est bien une aliénée. Essayant de garder son sang-froid Hana se força, un peu crispée, à tourner la tête à vitesse humaine, lentement, et transperça ainsi du regard le visage de la serveuse jusqu'à ce que celle-ci daigne la fixer dans les yeux.

_ Misssaki-san, murmura-t-elle d'un ton mielleux mais cette fois plus sombre, sais-tu que les êtres humains n'ont pas l'habitude de voir des soupes de tomate si sombres, si tièdes et si...curieusement parfumées? Non bien sûr ils ne sentent rien ces paysans, mais...Je pense que tu n'es pas sans savoir les sentiments que le sang humain produit sur nous... Les âmes de certains de ces humains peuvent parfois réagir inconsciemment à travers le corps et deviner la présence d'êtres telles que nous si nous émettons des émotions trop puissantes auprès d'eux... Certains sentent notre aura sans le savoir...

Tandis qu'elle parlait Hana traça doucement un tout petit cercle du bout de l'index, cercle dont l'intérieur commença à s'assombrir et à onduler dans des petits motifs de volutes violettes. Le démon de sang se pencha doucement pour être plus proche du bébé vampire, et suave, continua encore plus doucement, se délectant du trouble qui était en train de naître timidement chez certains consommateurs présents dans le café :
Des mâchoires qui claquent... une sensation de froid ou des frissons... Un malaise inexpliqué... Le... sang qui se met à battre plus vite dans les tempes sous l'effet de l'adrénaline... Comme si leur...instinct de survit détectait un danger... Et parfois même, quand le corps ne tient pas l'adrénaline, une crise cardiaque peut malheureusement les emporter. Amusant n'est-ce pas? songea-t-elle à voix haute, tout en prenant délicatement la tasse entre ses doigts fins pour y tracer sur le dessous un minuscule cercle du bout du pouce, qui lui aussi se mit à noircir...

Sôô Misaki-san, comprends-tu maintenant, pourquoi il ne faut pas offrir de sang humain à un vampire affamé dans un lieu fréquenté par des humains qui ne connaissent pas notre existence? Tu ne voudrais pas faire chanceler un pauvre vieillard habitué du café? Tu ne voudrais pas... compromettre le pensionnat et tout ses habitants en révélant nos existences? demanda-t-elle pour finir en arquant un sourcil narquoisement, en même temps qu'elle recouvrait le cercle noir de la table avec la tasse de sang, qui commença aussitôt à se vider lentement. Comme si on avait percé un petit trou dans la tasse.
"Et puis... je croyais qu'il n'y avait que dans les films qu'on buvait du sang dans un récipient, comme on boirait du vin ou de la soupe...Ah! Ahah!"